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TANT QUE JE RALE JE VIS

En période de confinement

Confinement et Diogène - 22 avril 2020

Diogène de Sinope, çà vous dit quelque chose ?

 

C’était ce philosophe grec qui refusait le monde extérieur pour se concentrer sur « l’essentiel ». On en a même fait un syndrome psychique ! Faut dire qu’il était quand même un peu frappé le Diogène avec son retour au « naturel » !

 

En effet, ce syndrome mis en avant en 1966 regroupe différentes attitudes (source Wiki) pas toujours très « glamour »

  • une négligence parfois extrême de l'hygiène corporelle et domestique
  • une accumulation d'objets hétéroclites, nommée également syllogomanie
  • un déni de son état, associé en conséquence à une absence de toute honte
  • un isolement social selon les critères habituellement admis dans sa culture;
  • un refus d'aide concernant cet état, celle-ci étant vécue comme intrusive 
  • une personnalité pré-morbide : soupçonneuse, astucieuse, distante, tendant à déformer la réalité (là encore selon les critères culturels en cours).

N’est-ce pas ce que l’on fait en étant involontairement confiné ? Contraints et forcés, nous refusons le monde extérieur, ses biens, ses plaisirs pour vivre notre petite vie parfois bien étriquée et concentrer notre esprit sur uniquement ce qui nous entoure.

 

Petit à petit, comme Diogène notre univers se rétrécit, et notre vision se limite aux murs de nos habitations. Même si l’esprit s’échappe, de là à se transformer en philosophe cynique comme lui, il y a des limites. Revenir a l’état naturel ne m’enchante pas vraiment ! J’aime bien le confort de notre civilisation, même si parfois j’en déplore les excès !

 

Alors va encore pour la pensée, mais de là à se loger petitement dans un tonneau…faudrait quand même pas exagérer.

 

Et pourtant, je me demande si certains n’en prennent pas le chemin. En voici un exemple proche :

 

La première semaine de confinement, nos voisins du dessous (un jeune couple et 2 enfants de 12 et 11 ans, lui prof de maths, elle travaillant au service social dans une mairie) déjeunaient dehors, après les cours et le télétravail. Il faisait beau, et profitaient du soleil. On entendait les enfants rire, crier, se battre, jouer, comme d’habitude.

 

Au bout de la semaine : plus un bruit. Le calme plat, comme si les enfants avaient disparu des radars.

 

Au fil du temps, et en dépit d’un soleil persistant, toute la famille s’est retranchée dans l’appartement.

 

Le hamac dans lequel  Madame aimait se reposait après déjeuner est vide. Le petit garçon a installé un rideau entre la porte fenêtre de sa chambre et la cour anglaise et y passe ses journées.

 

C’est tellement calme et surprenant de ne plus les voir que nous nous sommes demandés le jour de Pâques s’ils n’étaient pas partis dans la famille, rompant le confinement  ! Mais non, vers 17 h nous avons entendu le piano ! Ils sont vivants !

 

Diogène aurait-il frappé à leur porte ! Je dois dire que cela m’inquiète un peu. Je connais, et vous aussi, de plus en plus de personnes qui ne mettent plus le nez dehors ! On dirait que la peur de ce qui nous entoure s’installe !

 

Attention car cela peut mal se terminer.

La tendance qui consiste à accumuler des objets, à s’en entourer est le dernier stade !

 

Un mien beau-frère avait une ex belle-sœur (je vous passe les détails de sa généalogie) atteinte de ce syndrome.

 

Pour entrer chez elle, quand elle daignait recevoir, il fallait passer en biais par la porte qui ne pouvait s’ouvrir entièrement car bloquée par des cartons en vrac.

 

Couloir, séjour, cuisine, salle de bains, chambre tout était PLEIN : de tout, de rien, de sacs poubelles Pleins eux aussi. Il lui restait son lit à peu près accessible, une chaise et la plaque de cuisson. La baignoire débordait de prospectus, le lavabo était inutilisable à tel point qu’elle allait régulièrement aux bains-douches municipaux !

 

Quant au voisin de Janine, il emballait proprement ses déjections dans des papiers alu !

 

Il y avait tellement de strates de papiers, livres, documents divers que les meubles étaient rendus invisibles ! Lorsqu’il a fallu vider l’appartement, la société en charge de ce travail a mis des jours à accéder aux meubles.

 

Alors mes amis, s’il vous plait….ne devenez pas des Diogène !

 

On a encore trop de choses à faire ensemble et j’aimerais pouvoir boire l’apéro chez vous sans être obligée de tirer des bords dans un couloir pleins de prospectus ! Surtout si en plus je dois porter un masque canard ! Il faudra vraiment que je vous aime pour accepter l’invitation !

 

 

 

 

 

Confinement et Diogène - 22 avril 2020
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